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Les cinq sagesses et les cinq Bouddhas.
Chacun des « cinq Bouddhas » symbolise un aspect différent de la Sagesse. Ces aspects de la Sagesse sont collectivement appelés les « cinq jñnas », les « cinq sagesses » ou les « cinq connaissances ».
La première des cinq sagesses est la Sagesse du Dharmadhatu, et est symbolisée par Vairocana. Cest la sagesse de base, les quatre autres en étant des aspects particuliers. Le terme Dharmadhatu est un terme difficile. Dhtu signifie « domaine », ou « royaume », ou « champ », et représente ici lensemble du cosmos. Dharma signifie ici « Réalité », « Vérité », l« Ultime ». Le Dharmadhatu est donc lunivers considéré comme le domaine de manifestation de la Réalité, ou lunivers conçu comme étant entièrement pénétré par la Réalité. Tout comme la totalité de lespace est remplie par les rayons du soleil, la totalité de lexistence, avec ses systèmes galactiques, ses soleils, ses dieux et ses hommes, est remplie par la Réalité elle-même. Cest un champ pour la manifestation, le jeu, lexpression et lexubérance de la Réalité.
La Sagesse du Dharmadhatu est donc la connaissance directe de lensemble du cosmos comme nétant pas différent de la Réalité. Non pas que le cosmos soit effacé ou oblitéré. Le cosmos est toujours là et vous le voyez toujours. Les maisons, les arbres, les champs, les hommes et les femmes, le soleil, la lune et les étoiles sont tous là, tout comme avant, mais ils sont maintenant remplis par la Réalité. Vous voyez en même temps le cosmos et la Réalité, lun ne fait pas obstruction à lautre. Vous voyez le cosmos, vous voyez la Réalité. Vous voyez la Réalité, vous voyez le cosmos. Le cosmos est la Réalité, la Réalité est le cosmos. Le rupa est la sunyata, la sunyata est rupa.
Puis, en second, vient la Sagesse-Semblable-au-Miroir, symbolisée par Aksobhya. Cette Sagesse est comme un miroir car, tout comme un miroir reflète tous les objets, lesprit Éveillé reflète tout : il voit tout, de tout il comprend la vraie nature. Si vous regardez dans les profondeurs de lesprit Éveillé, vous voyez tout.
Tous les objets du monde se reflètent dans les profondeurs de lesprit Éveillé, mais lesprit Éveillé nest pas affecté par eux, ils ne sy attachent pas. Si vous prenez un miroir et placez un objet en face de lui, lobjet est réfléchi. Si vous enlevez cet objet et mettez un autre objet en face du miroir, le miroir reflète ce dernier. Quand vous déplacez lobjet, ou quand vous déplacez le miroir, vous voyez que le reflet nest pas attaché. Lesprit Éveillé est juste comme cela : il reflète mais rien ne sy attache. Notre esprit, cependant, est très différent. Si vous poursuivez lillustration, vous pouvez dire que notre esprit est une sorte de miroir, mais que tous les reflets sy attachent. En fait non seulement ils sattachent, mais ils se solidifient, ils sempêtrent tous. Parfois, même, le miroir sattache à lobjet de telle sorte que vous ne pouvez plus les séparer. En dautres termes, dans lesprit Éveillé il ny a pas de réaction subjective, pas dattachement subjectif ; il y a une objectivité pure et parfaite tout comme un miroir réfléchissant tout ce qui existe.
La troisième des cinq sagesses est la Sagesse de lÉgalité ou de lIdentité. Elle est symbolisée par Ratnasambhava. Lesprit Éveillé voit tout avec une objectivité complète. Lesprit Éveillé voit la même Réalité dans tout, la même sunyata dans tout, et a donc la même attitude envers tout. Il voit quun homme est un homme, quune femme est une femme, quune fleur est une fleur, quun arbre est un arbre, quune maison est une maison, que le soleil est le soleil, et que la lune est la lune. Il voit tout cela, mais en même temps il en voit la Réalité commune, et a donc une attitude identique envers tout. Lesprit Éveillé a un esprit égal envers tout. Il y a le même Amour, la même Compassion pour tout, sans aucune distinction ni discrimination. On dit parfois que lAmour et la Compassion de lesprit Éveillé tombent sans discrimination sur tous les êtres, sur tous les objets, sur toutes les choses, tout comme les rayons du soleil tombent ici sur les toits dor dun palais et là sur une bouse de vache : cest le même soleil. Lesprit Éveillé brille avec son Amour et sa Compassion sur le grand et sur le petit, sur le « bon » et sur le « mauvais ».
La quatrième des cinq sagesses est la Sagesse Toute Discriminante. Cette Sagesse est symbolisée par Amitabha. Le miroir, nous lavons vu, reflète également toutes les choses, mais en même temps ne confond ni ne rend flous leurs traits distinctifs : le miroir reflète les moindres détails. Ceci est très important. Ceci signifie que lesprit Éveillé ne voit pas seulement lunité des choses, ou seulement leur diversité, mais quil voit les deux à la fois.
Lesprit Éveillé, en particulier sous cet aspect de la Sagesse Toute Discriminante, ne voit pas que lunité des choses ; il voit aussi la différence entre les choses, leur caractère unique, et il les voit simultanément. Il ne réduit pas la pluralité à une unité, il ne réduit pas lunité à une pluralité : il voit lunité et la pluralité.
Le bouddhisme, à un niveau philosophique, nest ni un monisme, dans lequel toutes les différences sont éliminées, ni un pluralisme, dans lequel toute unité disparaît. Il nest ni moniste ni pluraliste. Dans la vision bouddhique de lexistence, lunité noblitère pas la différence, la différence noblitère pas lunité. Nous ne pouvons nous empêcher de voir tantôt lune, tantôt lautre, mais lesprit Éveillé voit en même temps lunité et la différence. Il voit que vous êtes uniquement vous-même, et en même temps il voit que vous tous êtes un. Et vous êtes un en même temps que vous êtes individuellement vous-même. Et en même temps que vous êtes individuellement vous-même, vous épanouissant avec toutes vos particularités, vous êtes tous un. Ces deux choses, lunité et la différence, le monisme et le pluralisme, ne sont pas des choses différentes ; nous ne disons pas quelles ne font quun, mais elles ne font pas deux.
Cinquièmement et dernièrement, il y a la Sagesse Tout-Accomplissante, symbolisée par Amoghasiddhi. Lesprit Éveillé se voue au bien-être de tous les êtres vivants. En faisant cela, il conçoit de nombreux « moyens habiles » pour aider les gens. Lesprit Éveillé aide naturellement et spontanément les êtres vivants. Nous ne devons pas imaginer le Bodhisattva, ou lesprit Éveillé, sasseyant un matin et pensant : « Comment puis-je aller aider quelquun aujourdhui ? Cette personne-là a-t-elle plus besoin daide que celle-ci ? Peut-être vais-je aller aider celle-ci aujourdhui. » Lesprit Éveillé ne fonctionne pas comme cela : il fonctionne librement, spontanément, naturellement.
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LA CATHEDRALE DE LAON
Sur le portail de la cathédrale, le Franc-maçon observera immédiatement la représentation de Salomon tenant le Temple...
La cathédrale Laon est situeè à une quarantaine de kilométres de Saint-Quentin. Elle est une des premières cathédrale gothique de France.
Construite après celle de Saint-Denis et celle de Noyon, elle est chronologiquement antérieure à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle est implantée sur l'« acropole » de Laon, la ville haute surplombant de 100 mètres la plaine. Elle fut construite à l'emplacement d'une première cathédrale édifiée sous l'épiscopat de l'évêque Gerfrid, (774-799). Ce premier monument, dédié en l'honneur du Saint-Sauveur et de Sainte-Marie, fut consacré le 6 septembre 800 en présence de Charlemagne.
La construction de l'édifice actuel est initiée par l'évêque Gauthier de Mortagne. Elle débute en 1155 et continue jusqu'en 1235. C'est une cathédrale de style gothique de transition. Elle fut prise en modèle par de nombreux édifices gothiques comme les cathédrales de Chartres, Reims, Magdebourg, Limbourg, Lausanne, Dijon.
Elle possède quatre tours, campaniles ou clochers dont Villard de Honnecourt a dit qu'elles étaient les "plus belles du monde". Les deux tours de la façade sont ornées de statues de bufs grandeur nature. Elles font référence à une légende, selon laquelle le buf chargé de monter en haut de l'« acropole » de Laon les matériaux nécessaires à la construction de la cathédrale, épuisé de cette montée, aurait été remplacé par un buf miraculeusement apparu.
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Rosslyn chapel
Rosslyn chapel est une église qui fut construite au XV ième siècle dans le village de Roslin, dans le Midlothian en Écosse. Elle fut dessinée par William Sinclair dont la famille est descendante des chevaliers Normands de Saint-Clair et, selon la légende, liée aux Chevaliers du Temple. La construction de la chapelle commença en 1440 bien que la date officielle de fondation soit 1446 et s'acheva quarante ans plus tard
le mur ouest de la chapelle serait en fait une représentation du mur des lamentations de Jérusalem.
La chapelle est connue pour deux de ses piliers : le pilier de l'apprenti et le pilier du maitre, de chaque côté du pilier de lArtisan. Ces deux piliers ont des sculptures différentes.
La légende veut que le maître maçon entamma la réalisation de ce qu'on nomme aujourd'hui le pilier de l'apprenti, jusqu'au jour où se sentant incapable de le terminer, il part en voyage d'études à Rome afin d'améliorer ses compétences. Pendant son absence, son apprenti termina lui-même l'oeuvre, ce qui déclencha la colère du maître-maçon qui tua l'apprenti.
Wallace-Murphy et Hopkins ont été les premiers à écrire sur ce lieu:
" Ce qui est en haut et comme ce qui est en bas ", disait Hermès Trismégiste. Cette célèbre maxime en tête, Tim Wallace-Murphy et Marilyn Hopkins sont partis sur les traces des plus grands mystiques de l'histoire spirituelle européenne, des néo-platoniciens aux templiers, des gnostiques aux francs-maçons, des cathares aux bâtisseurs de cathédrales, tous membres d'une informelle confrérie initiatique du Graal. Or, c'est en Egypte qu'ils trouvent la clé de l'une des plus formidables révélations de ce siècle : depuis la nuit des temps, des sanctuaires - des oracles - ont été construits et fréquentés en des lieux de pouvoirs fonctionnant comme d'authentiques centres d'énergie, des chakras terrestres. Après l'Egypte, les auteurs découvrent qu'il en était de même en Europe. L'un après l'autre, ils retrouvent ces chakras géographiques - logiquement au nombre de sept comme les chakras du corps humain - chacun sous l'égide d'une divinité planétaire.
Chacun de ces points de force a fait l'objet d'un culte ancestral et son emplacement est encore marqué par la présence de certains des plus envoûtants sanctuaires : Saint-Jacques de Compostelle, Toulouse, Orléans, Chartres, Paris, Amiens et la moins connue mais non moins inspirante et puissante chapelle écossaise de Rosslyn. En somme, l'itinéraire médiéval du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Pour mieux appréhender le mystère de l'authentique pèlerinage initiatique, les deux auteurs empruntent à leur tour - avec le lecteur - cette route, revivant l'initiation ancienne en redécouvrant, étape après étape, la symbolique des lieux. Ils ressentent dans leur être la manifestation des chakras terrestres sur leurs propres chakras. " Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ". Ainsi est résolue l'énigme dissimulée dans la symbolique extraordinaire de la chapelle de Rosslyn et dans la configuration même de ces sept lieux de pèlerinage : la date de l'Apocalypse, la Révélation ultime.
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En 1940, les Allemands obligent Jean Moulin, alors préfet, à signer une déclaration qui accuse des tirailleurs sénégalais d'avoir perpétré des atrocités contre des civils. Refusant d'obéir, il se tranche la gorge. Après cet épisode qui aurait pu lui coûter la vie, il porte un foulard pour dissimuler sa blessure.
Figure phare de la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin a fait preuve dun courage et dune détermination sans bornes dans son combat. À lui seul, il a organisé et unifié la Résistance au sein du CNR, naturellement convaincu que tel était son devoir de Français.
De lenfance aux études
Jean Moulin est né le 20 juin 1899, à Béziers, au sein dune famille duniversitaires. Il grandit dans linsouciance de lenfance, durant laquelle il montre de fortes aptitudes de dessinateur. Ayant obtenu son baccalauréat en 1917, il suit des études de droit à luniversité de Montpellier, tout en travaillant au cabinet du préfet de lHérault.
En pleine guerre mondiale, il est mobilisé et ainsi contraint dinterrompre ses études. Mais larmistice est signé avant son premier combat, ce qui lui permet de reprendre son cursus et ses activités dès la fin de lannée 1919. Il obtient sa licence de droit en 1921.Une carrière administrative précoce
Très jeune, Jean Moulin entretient une profonde passion pour la politique. Particulièrement impliqué dans lorganisation du pays, Jean Moulin devient, dès 1925, le plus jeune sous-préfet de France, à Albertville, puis à Châteaulin.
Déterminé et passionné, Jean Moulin sinvestit dans ses fonctions et dans ses opinions politiques. Il devient chef du cabinet du Ministère de lAir du Front populaire en 1936. Ainsi, au cours de la guerre dEspagne, il nhésite pas à soutenir les républicains. Ses qualités et son dévouement lui valent dêtre nommé préfet dAveyron en 1937. Une fois de plus, il est le plus jeune français à assurer ce type de fonctions.Lentrée dans la Résistance
En juillet 1939, Jean Moulin est nommé préfet de Chartres, peu de temps avant linvasion du pays par les Allemands. Dès le début de la guerre, il demande à combattre pour la France en tant que sergent de réserve. Toutefois, il se heurte au refus de ladministration, qui le maintient à la préfecture.
La France est envahie le 10 mai 1940 et Jean Moulin sefforce de maintenir le calme en Eure-et-Loir. En tant que préfet, il va bientôt devoir faire un choix déterminant. En effet, en juin 1940, les nazis lui soumettent une déclaration selon laquelle un groupe de tirailleurs sénégalais appartenant à larmée française aurait commis des crimes graves. Conscient de linnocence des accusés, Jean Moulin refuse de signer le document.
Ayant osé tenir tête à loccupant, il est battu puis emprisonné. Son refus de collaborer lamène à commettre un acte qui témoigne de son courage et de sa détermination : il tente de se trancher la gorge à laide dun bout de verre. Il échappe à la mort de justesse, puis est révoqué par le gouvernement de Vichy en novembre 1940. Cest à cet instant quil fait concrètement ses premiers pas dans la Résistance.Sa mission : unifier la Résistance
Convaincu de son devoir de lutte contre loccupant, il se rend à Londres pour rencontrer le général de Gaulle, en 1941. Les deux hommes ne tardent pas saccorder leur confiance et Jean Moulin se voit confier la lourde tâche dunifier la Résistance dans le Sud de la France.
Assuré dun soutien matériel essentiel, il rejoint le pays dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il prend différentes identités, dont celles dun agriculteur et dun directeur de galerie dart. Aux prix de grands efforts, il tente de rallier les différents mouvements de résistance entre eux et sous lautorité du Général. Dans un premier temps, il contacte tous les chefs des différents mouvements de résistance. Ensuite, il sefforce, après avoir créé lArmée secrète (AS), de mettre en place différents services : parachutage, information, presse, transmissions, comité général détudes, noyautage des administrations publiques
Durant cette période, il semble que sa volonté et son courage aient naturellement pris le pas sur la fatigue. Doté dune énergie inépuisable, il parvient encore à réunir les trois grands mouvements de résistance français, à savoir Combat, de Henri Frenay, Franc-Tireur, de Jean-Pierre Levy et Libération-Sud dEmmanuel dAstier de la Vigerie. Il les rassemble au sein du Mouvements Unis de résistance (MUR). Toutefois, les conflits entre différents chefs résistants ne lui facilitent la tâche.
Après un bref retour à Londres au début de lannée 1943, où il rend son rapport au Général De Gaulle, il est ensuite chargé de mettre en place le Conseil national de la Résistance (CNR). Il sagit en fait de réunir toutes les organisations (mouvements, partis politiques et syndicats) sous une même entité politique. Cest Jean Moulin lui-même qui en prend la présidence.Trahi, arrêté, torturé, tué
La première réunion du CNR se déroule le 27 mai 1943, à Paris. Mais les conflits au sein de la Résistance ne satténuent pas. Certains espèrent même pouvoir évincer Jean Moulin. Lorsque le chef de lArmée secrète, le général Delestraint, est arrêté par loccupant au début du mois de juin, Jean Moulin organise en urgence une réunion des responsables militaires à Caluire, afin de sorganiser en labsence du malheureux.
Le 21 juin 1943, la Gestapo envahit le lieu de rassemblement et arrête tous les participants. La trahison, ou dénonciation, semble évidente. Jean Moulin est emprisonné à Lyon et torturé pendant plusieurs jours. Malgré les souffrances abominables quil endure, jamais il ne donnera une quelconque information sur le mouvement quil a mis en place. Il meurt lors de son transfert en Allemagne, le 8 juillet 1943.
Sans chercher la gloire ou une quelconque reconnaissance, Jean Moulin a lutté corps et âme pour libérer sa nation du joug nazi. Jusquà son dernier souffle, il a mené une résistance autant psychique que physique. Ses cendres reposent au Panthéon depuis 1964 et son combat héroïque reste à jamais ancré dans lHistoire.
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Mohandas Karamchand Gandhi est né le 2 octobre 1869 à Porbandar. Il est issu de la caste des Vayshia et sa famille est relativement aisée. Enfant, sa mère lui inculque les valeurs hindouistes mais il apprend aussi à connaître les autres religions et la tolérance à leur égard. C'est sans doute pendant cette période que se forgent les convictions morales de Gandhi. Conformément aux coutumes de sa caste, sa famille le marie à 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse toute sa vie. En grandissant Gandhi devient convaincu qu'il ne sera quelqu'un qu'en rompant avec les coutumes de l'Inde et en copiant le style de vie des anglais. C'est donc logiquement qu'il s'embarque pour l'Angleterre en 1888 en laissant femme et enfant pour y faire ses études de droit. C'est paradoxalement à Londres que Gandhi lit les principaux textes de l'hindouisme, notamment la Baghavad-Gita qui l'influencera profondément. Il découvre aussi la vie de Bouddha, Jésus, Mahomet et fait la connaissance des théosophes anglais.
Après trois années en Angleterre et son diplôme d'avocat en poche, Gandhi rentre en Inde. Malheureusement sa vie professionnelle s'enlise et il reste tiraillé entre ses racines hindoues et son attirance pour la bourgeoisie occidentale. En 1893 une entreprise indienne lui propose de se rendre en Afrique du Sud pour y défendre ses intérêts lors d'un procès. Gandhi accepte. Il ne le sait pas encore, mais c'est le tournant de sa vie.Dès son arrivée là-bas il est confronté à la discrimination raciale. Expulsé d'un train il s'aperçoit très vite que les britanniques et le boers dominent sans partage les populations noires et immigrées (à cette époque 100 000 indiens vivent en Afrique du Sud). Il est choqué de voir que les sujets de l'empire britannique ne sont pas traités de la même manière suivant la couleur de leur peau. En 1894, à l'issu du procès, gagné, pour le lequel il était venu, Gandhi décide de lutter contre une loi visant à interdire aux indiens le droit d'élire des représentants à l'assemblée de l'état du Natal. Il fait signer une pétition à 10 000 personnes et obtient le retrait du projet de loi. Gandhi avait surtout réussi à faire prendre conscience aux indiens qu'il fallait s'unir. Devenu populaire, Gandhi décide de poursuivre le combat. En 1896 il va chercher sa femme et ses enfants en Inde et revient en Afrique du Sud. Il travaille comme avocat jusqu'en 1899. La guerre des Boers éclate alors et Gandhi appelle ses compatriotes à soutenir les anglais. En 1906 une nouvelle loi ségrégationniste est votée au Transvall. Elle enjoint les asiatiques à se faire inscrire sur des listes destinées à contrôler de près leurs activités. Gandhi réussit à convaincre 3000 délégués de ne pas se soumettre à la nouvelle loi et de résister quel qu'en soit le coût, mais sans violence. Gandhi est arrêté et incarcéré pendant six mois. En 1909 il publie "Hind Swaraj", livre dans lequel il développe les théories du combat par la non-violence : la satyagraha.
Pendant huit ans, Gandhi ne cessera de s'opposer aux lois ségrégationnistes et au Général Smuts ce qui lui vaudra d'autres séjours en prison. Finalement, le 30 juin 1914, Smuts et Gandhi signent un accord sur l'abrogation d'une grande partie des lois raciales. Le 18 juillet 1914 Gandhi quitte l'Afrique du Sud pour toujours et rentre en Inde.
Il décide, dès son retour, de partir à la découverte de son pays natal. Son périple dure un an à l'issue duquel il établit un ashram près d'Ahmedabad. Son nom est désormais associé à la lutte contre l'injustice. C'est pourquoi, début 1917, Gandhi se rend au Bihar à l'appel des cultivateurs de l'indigo exploités sans vergogne par les industriels anglais. Devant les risques d'émeutes, le gouvernement donne satisfaction aux planteurs.
À peine rentré à Ahmedabad, Gandhi soutient un mouvement de grève des ouvriers textiles et utilise, pour la première fois, le jeûne pour faire pression sur les patrons et pour marquer son entière solidarité avec les grévistes.
À la fin de la première guerre mondiale, pendant laquelle Gandhi avait appelé au soutient de l'effort de guerre, il présente aux britanniques ses premières revendications d'autonomie pour l'Inde. Le 6 avril 1919, pour impressionner les anglais, Gandhi appelle le peuple à manifester publiquement dans tout le pays et à cesser toute activité. La manifestation est un énorme succès. Le 13 avril, à Amritsar, la population manifeste de nouveau malgré l'interdiction. Le général Dyer ordonne alors à ses hommes de tirer sur la foule pacifique. Le bilan est effroyable : plus de 300 morts et plus de 1000 blessés. Horrifié, Gandhi suspend immédiatement la satyagraha.En 1920 il repense ses moyens d'action. Soutenu par le parti du Congrès et par les musulmans, il appelle à la non coopération avec l'administration britannique et se prononce pour le boycott des produits textiles d'origine européenne. L'Inde tout entière bouge et la tension ne cesse de monter. De nombreux leaders sont emprisonnés et des affrontements ont lieu. Pendant l'un d'eux 22 policiers sont lynchés par la foule. Le Mahatma, comme on l'appelle désormais, décide de mettre fin à toute action. Il est cependant arrêté puis condamné à 6 ans de prison. Il restera emprisonné 2 ans pendant lesquels le mouvement va sensiblement s'essouffler.
À sa sortie de prison Gandhi appelle à la cohésion nationale et il réclame l'égalité sociale pour les intouchables qu'il appelle affectueusement les harijans ("enfants de Dieu"). Il mènera d'ailleurs deux grèves de la faim pour qu'ils puissent entrer dans les temples.
Au début des années 30, Gandhi a retrouvé toute sa fougue. Il bénéficie d'une influence considérable. À chacun de ses mots d'ordre l'Inde s'immobilise. Le 12 mars 1930 le Mahatma entreprend son action la plus célèbre : la marche du sel. Son objectif est de dénoncer le monopole anglais de la vente du sel. Pendant 24 jours et sur 350 km le cortège ne cessera de gonfler. Arrivé à son but Gandhi ramasse une poignée de sel et annonce qu'il commence la désobéissance civile. Il est de nouveau arrêté.En janvier 1931 le Vice-Roi Lord Irving le fait libérer. Il échange la libération des prisonniers politiques et la fin des lois sur le sel contre la fin de la désobéissance civile et la participation de Gandhi à une conférence organisée à Londres. Celui-ci accepte et en profite pour visiter l'Europe. Cette table ronde ne sera suivie d'aucun changement notable sur la politique indienne d'autant que Churchill arrive au pouvoir avec l'intention d'écraser le Parti du Congrès. Des milliers de militants sont bientôt arrêtés. En août 1932 Gandhi est jeté en prison. Les dissensions entre les communautés s'aggravent et les droits des intouchables sont menacés. Le 20 septembre le Mahatma entreprend une nouvelle grève de la faim. Le gouvernement britannique plie devant la menace de la mort de Gandhi devenu très populaire en Europe.
En 1934 Gandhi se retire de la politique en tant que telle, préférant la laisser aux jeunes leaders du Congrès dont Nehru. Il continue en revanche de se battre pour la cohésion entre les communautés et pour l'éducation des masses, ce qui lui vaudra l'inimitié des extrémistes hindous. Cette année là, Gandhi échappe à la première des cinq tentatives d'assassinat dont il fera l'objet.
Lors des élections de 1937, le Congrès obtient la majorité écrasante au parlement indien. Dès lors la marche vers l'autonomie et l'indépendance semble inéluctable.
Lorsqu'éclate la seconde guerre mondiale en 1939, Gandhi refuse de s'engager aux côtés des anglais. Il affirme que seule une Inde indépendante pourrait contribuer à la lutte contre les nazis. En 1942 il lance même son fameux slogan "Quit India". Il enjoint les britanniques à partir au plus vite et relance le mouvement de désobéissance civile. Lui et les dirigeants du Congrès sont arrêtés après que des émeutes aient éclaté. Sa femme Kasturbai meurt lors de sa détention. En 1944 Churchill le fait libérer.Jinnah et GandhiAprès la guerre les travaillistes d'Atlee arrivent au pouvoir en Angleterre. Le Premier Ministre est bien décidé à mener le processus d'indépendance à son terme. Lord Mountbatten est nommé Vice-roi avec cette mission. C'est alors que les communautés musulmane et hindoue se déchirent. La Ligue Musulmane de Mohammed Ali Jinnah ne cesse en effet de réclamer la création d'un état indépendant à majorité musulmane. Gandhi, lui, reste attaché plus que tout à l'unité de l'Inde. Jinnah refuse de participer au gouvernement provisoire de Nehru et appelle à une journée d'insurrection le 16 août 1946. Elle se solde par des milliers de morts dont au moins 5000 à Calcutta.
Gandhi use de toute son influence pour éviter la partition mais le 15 août 1947 Lord Mountbatten annonce l'indépendance de deux nouvelles nations : le Pakistan et l'Inde.
On assiste alors à l'exode meurtrier de plusieurs millions de personnes. Les sacs, les meurtres, les règlements de compte en tous genres feront entre un et deux millions de victimes. Épouvanté par la situation, notamment à Calcutta, Gandhi décide de jeûner jusqu'à la mort. Nehru fait alors tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin aux massacres. Il y parvient d'extrême justesse et Gandhi se nourrit à nouveau. Pourtant la colère des extrémistes n'est pas retombée. Ceux du côté hindou notamment tiennent rigueur à Gandhi de sa trop grande mansuétude à l'égard des musulmans.Le 30 janvier 1948, l'un d'eux, Nathuram Godse, l'abat à Delhi. "Hé Ram" seront les dernières paroles du Père de la Nation.
Sa mort provoque une émotion internationale. À Delhi plus de deux millions de d'indiens assisteront à ses funérailles nationales.
Aujourd'hui encore l'empreinte de Gandhi est vivante en Inde même si la société juste, égalitaire et non violente dont il avait rêvé reste à construire.
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