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En Chine, un porteur deau possédait deux grosses cruches, chacune delle pendante aux extrémités dune solide perche quil portait sur ses épaules.
Lune des cruches était fêlée, tandis que lautre était parfaite et livrait toujours une pleine portion deau.
À la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine. Tout se passa ainsi, jour après jour, pendant deux années entières où le Porteur livrait seulement une cruche et demi deau à sa maison.
Évidemment, la cruche qui était sans faille se montrait très fière de son travail parfaitement accompli. Mais la pauvre cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable du fait quelle ne pouvait accomplir que la moitié de ce quelle était supposé produire.
Après ces 2 années de ce quelle percevait comme étant une faillite totale de sa part , un jour, près du ruisseau, elle sadressa au Porteur deau , « Jai honte de moi-même, et à cause de cette fêlure à mon côté qui laisse fuir leau tout au long du parcours lors de notre retour à votre demeure. »
Le Porteur sadressa à la cruche, « As-tu remarqué quil y avait des fleurs seulement que de ton côté du sentier, et non sur le côté de lautre cruche ?
Cest que jai toujours été conscient de ta fêlure, et jai planté des semences de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier, et chaque jour durant notre retour, tu les as arrosées. Durant ces deux années jai pu cueillir ces jolies fleurs pour décorer notre table. Si tu navais pas été comme tu les, nous naurions jamais eu cette beauté qui a égayée notre maison »
La morale :
Chacun de nous avons nos imperfections. Nous sommes tous des cruches fêlées.
Mais ce sont les failles et les fêlures que chacun de nous avons qui rend notre vie commune plus intéressante et gratifiante.
Vous devez accepter chaque personne pour ce quelle est, et percevoir ce quil y a de bon en elle.
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Saint Jean d'étè
La Fête de la Saint Jean, traditionnellement accompagnée de grands feux, est la fête de Saint Jean-Baptiste.
Elle a lieu le 24 juin, date symbolique du solstice d'été.
Nous fêtons ainsi le jour le plus long de lannée.
Cette date a été fêtée de tous temps. En Syrie et en Phénicie, le solstice d'été donnait lieu à une grande fête en l'honneur de Tammuz, qui commençait la veille au soir, comme dans la traditionnelle Saint Jean.
Les feux de la Saint Jean, repris par les chrétiens, auraient été copiés sur les rites celtes et germaniques de benédiction des moissons.
Nous fêtons la Saint Jean-Baptiste au solstice d'été et la Saint Jean l'Evangéliste au solstice d'hiver.
Les deux solstices et les Saint Jean qui y correspondent sont l'occasion pour l'ensemble des Francs-Maçons de grandes assemblées délibératives ou festives.
Nous avons organisé cette année une tenue blanche fermée conjointement avec notre féte de Saint Jean d'été que nous avons célébré rituelement.
Notre chaine d'union comptait 126 participants réunis et unis autour du feu traditionnel.
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Petite histoire de la Franc-Maçonnerie Française.
On trouve en France la trace d'une Loge militaire rattachée au régiment "Royal Irlandais" en 1688. Devenue civile, elle prit en 1752 le nom de "Parfaite Egalité". La première Loge de source anglaise serait "l'Amitié et Fraternité" fondée en 1721 à Dunkerque.
Une assemblée de toutes les Loges "anglaises" et "écossaises" constitue la première Grande Loge de France le 24 juin 1738. C'est de cette Grande Loge que naîtront toutes les Obédiences françaises actuelles.
Dans la période 1740-1770, la France verra apparaître une multitude de "Hauts Grades", qui seront ensuite regroupés au sein des différents rites.
A la suite de différentes difficultés, la grande majorité des Loges françaises se réorganise en 1773 en fondant une nouvelle obédience: le Grand Orient de France.
A la veille de la révolution de 1789, on compte environ 1000 loges.
Après la Terreur, qui verra de nombreux maçons partir pour l'exil ou l'échafaud, les loges se réveillent. Fatiguées des querelles, elles tentent de se réunir. En 1799, le Grand Orient de France fédère la quasi-totalité des Loges. Seules quelques Loges écossaises de la Grande Loge de France refusent de gagner le Grand Orient. Elles rejoignent en 1804 le Suprême Conseil de France. D'autres tentatives de réunification auront lieu en 1805 et en 1862, mais n'aboutiront pas.
En 1877, le convent du Grand Orient décide de supprimer pour ses Loges l'obligation de travailler "ALGDGADLU".
En 1894, le Suprême Conseil de France accorde son indépendance à la Grande Loge de France. Elle administrera les Loges Bleues et le Suprême Conseil, les ateliers du 4ème au 33ème Degré.
De 1893 à 1899, se constitue l'Ordre Mixte International du Droit Humain.
En 1913, deux Loges, "le Centre des Amis" et la "Loge Anglaise 204" quittent le Grand Orient et fondent la Grande Loge Nationale de France, immédiatement reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre.
Pendant la seconde guerre mondiale, les Francs-Maçons seront persécutés par les nazis et par le régime de Vichy, qui se soucient bien peu des différences d'obédiences ! Le souvenir de ces souffrances vécues en commun est encore très présent et réunit encore aujourd'hui les Maçons de base, quels que soient les aléas des relations entre leurs obédiences.
De 1945 à 1952, les Loges d'Adoption de l'Union Maçonnique Féminine de France fondent la Grande Loge Féminine de France.
En 1958, des Frères de la G.L.N.F., en désaccord avec la non-reconnaissance des autres obédiences françaises, fondent la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique.
A l'inverse, en 1964, presque un tiers des Loges de la G.L.D.F. refusent un projet d'accord administratif avec le G.O.D.F. Mises en minorité, un grand nombre d'entre elles quittent la G.L.D.F. et rejoignent la G.L.N.F.
Comme à toutes les époques, un certain nombre de Loges indépendantes ont été créées depuis. Ceci est rendu possible par la règle traditionnelle qui autorise 7 Maîtres Maçons à fonder une nouvelle Loge.
Dans certains cas, ces Loges indépendantes se sont regroupées pour former de nouvelles obédiences (GPDG, OITAR, GLMU, GLMF, ...).
Mais après tout, qu'était la Grande Loge de Londres en 1717, sinon une nouvelle et très petite obédience ? Seule l'histoire peut juger.
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MAURICE-QUENTIN DE LA TOUR
ARTISTE ET FRANC-MAÇON<o:p> </o:p>
<o:p></o:p>Travail présenté par un maçon saint-quentinois lors d'une Tenue blanche ouverte à l'occasion du bicentenaire de l'année de naissance
de MAURICE-QUENTIN DE LA TOUR
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<o:p> </o:p>Saint-Quentin, année 6004.<o:p></o:p>
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<o:p> A.'.L.'.G.'.D.'.G.'.A.'.D.'.L.'.U.'.
</o:p>V\M\et vous tous mes FF\ en vos grades et qualités,<o:p></o:p>
Mesdames, Messieurs, chers Amis,<o:p></o:p>
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En cette année 2004, il est aisé de se procurer une somme de biographies et de renseignements de toutes sortes concernant la vie et luvre de Maurice-Quentin de LA TOUR. Il va sans dire que je nai que lintention déveiller votre curiosité afin que cet illustre Saint-Quentinois trouve, à vos yeux, sa place au sein de la grande famille Maçonnique. <o:p></o:p>
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</o:p>Nous visualisons très bien qui fut ce grand homme en layant vu quotidiennement sur les billets de 50 Francs je vais tenter de vous donner plus de détails sur le F\M\ quil fut.
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La famille de LA TOUR est une famille de Francs-maçons. Le grand-père se nommait Jean de LA TOUR. Né à Laon en 1639, il devient maître maçon en 1671. Il était maçon opératif et ce qui lattira à Saint-Quentin fut la reconstruction du gros clocher de la collégiale qui avait été détruit en 1669 par un incendie. La famille de LA TOUR sinstalla à Saint-quentin en 1672. Jean de LA TOUR passe à lOrient Eternel en 1683.<o:p></o:p>
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Le père de Maurice-Quentin de LA TOUR (= MQLT) se prénommait François. Il fut trompette dans un régiment du Duc du Maine. Son engagement terminé, il revient au pays natal pour figurer dans le petit personnel de la collégiale de Saint-Quentin en qualité de musicien. Nous savons quil était Franc-maçon, mais navons aucun élément quant à son initiation. Il était également géographe. Il eut trois fils dun premier mariage dont Maurice-Quentin en 1704. Suite au décès de son épouse en 1723, il se remaria en 1725. Deux enfants naîtront de ce second mariage dont lun, Jean-Fançois de LA TOUR, né en 1723, deviendra Officier de cavalerie puis Chevalier. François de LA TOUR meurt en 1731.<o:p></o:p>
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Ce même Jean-François devait devenir lun des parrains de son demi-frère Maurice-Quentin puisquil fut initié avant lui (nous avons les traces de son passage sur les colonnes de la loge « Saint Jean » de Saint-Quentin le 8 octobre 5773). Nous ne savons malheureusement pas où fut initié MQLT, mais nous retrouvons régulièrement sa trace aux tenues de la Respectable Loge « Les Neuf Soeurs », à LOrient de Paris, vers 1745. Nous verrons plus loin que Jean-François aura une influence considérable sur Maurice-Quentin son aîné de 22 ans.<o:p></o:p>
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Tout porte à croire que MQLT fut un maçon très actif. Nous savons quil fréquentait assidûment les salons philosophiques du siècle des lumières. Il sy rendait souvent afin de trouver à ses côtés des hommes tels que : BUFFON, LAPLACE, MONTGOLFIER, FRANKLIN, dALEMBERT, PROCOPE, DELILLE, FLORIAN, CHODERLOS de LACLOS, etc <o:p></o:p>
Certains de ces salons se tenaient chez une certaine Mme GEOFFRIN. Dautres rencontres eurent lieu dans les salons de Mme HELVETIUS qui voulait continuer loeuvre de son mari défunt, qui, lui aussi, avait été Franc-maçon. A titre danecdote, quand HELVETIUS passe à lOrient Eternel, MQLT organisa des agapes, avec laccord de Mme HELVETIUS, dans les salons de cette dernière. On y vit les Frères:<o:p></o:p>
- CONDILLAC, auteur du traité des lumières,<o:p></o:p>
- HOLBACH, auteur du traité des sensations,<o:p></o:p>
- TURGOT, léconomiste,<o:p></o:p>
- FRANKLIN, le physicien,<o:p></o:p>
- JEFFERSON, le futur Président des Etats-Unis,<o:p></o:p>
- Labbé MORELET, lencyclopédiste,<o:p></o:p>
- CABANIS, le médecin,<o:p></o:p>
- LA DIXMERIE, le scientifique,<o:p></o:p>
Et beaucoup dautres maçons moins célèbres. Tous ces maçons nétaient pas uniquement des « maçons de salons », si je puis dire !<o:p></o:p>
Nous savons que les actions de chacun dentre eux sont empreintes de philanthropie et que tous oeuvraient avec solidarité. Leurs actions communes prouvaient bien que la chaîne dunion existait bel et bien.<o:p></o:p>
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Tout ceci nest évidemment quun raccourci assez grossier de ce que fut MQLT, mais qui est nécessaire, je crois, pour situer limportance de lhomme dans ce contexte assez particulier que fut le siècle des lumières.<o:p></o:p>
Dès à présent, je vais tenter dentrer un peu plus dans le détail de ce que fut la vie, autant profane que maçonnique, de MQLT. A cette époque, tout était si étroitement lié que faire la différence entre ces deux comportements apparaît chose difficile.<o:p></o:p>
Avant tout, retraçons la carrière et lascension de MQLT. Né à Saint-Quentin le 5 septembre 1704, très tôt le jeune Maurice-Quentin est attiré par la peinture. Il est remarqué au collège Royal de Saint-Quentin par la qualité et la précision de ses dessins.<o:p></o:p>
Farouchement opposé à la volonté de son père voulant faire de lui un ingénieur géographe, il quitte Saint-Quentin afin détudier lart du trait et du dessin. Nous pouvons nous faire une idée de limportance de cette décision à cette époque : les archives du G\ O\ de Saint-Quentin (qui était alors la seule obédience maçonnique), nous restituent un passage tout à fait éloquent. Le Chanoine de Bucelly dEstrées, Frère orateur de la loge «lHumanité », disait dans son évocation en septembre 1826 (soit 38 ans après la mort de MQLT) :<o:p></o:p>
« Bien que nayant pas de fortune et nayant pas les moyens de se rendre en Italie, il se rendit à Reims pour étudier les artistes contemporains et, ensuite, à Cambrai où une intense activité diplomatique lui révèle les grands courants dopinions ».<o:p></o:p>
Le départ du foyer familial semble être situé aux environs des années 1719-1720. Il serait allé jusquen Angleterre. Nous retrouvons la trace de son passage à Saint-Quentin en 1722 :<o:p></o:p>
« En 1722, MQLT revient à Saint-Quentin, il connaît une jeune fille de 17 ans nommée Germaine-Anne Baugier (Il semblerait quelle était sa cousine,, malheureusement, cette jeune fille accouche dun enfant mort-né et le scandale éclate. MQLT se voit contraint de quitter une deuxième fois sa ville natale ».<o:p></o:p>
Nous pouvons nous poser ces questions : sans ce fâcheux épisode, MQLT ne serait-il pas resté à Saint-Quentin ? Quen serait-il de son oeuvre ?<o:p></o:p>
Toujours est-il que le jeune homme reprend son baluchon et, de maître en maître, il se retrouve à Paris où, en plus de son art, il sinitie aux mathématiques, aux sciences physiques, à létude des poètes anciens et modernes qui lui font découvrir la philosophie. Il est féru de chimie, de géologie, dastronomie et approuve le mouvement philanthropique des encyclopédistes. Il commence, par ailleurs, à pénétrer les secrets de lorientalisme très en vogue à cette époque. Nous nous apercevons que son art nest pas limité à la peinture et aux pastels. MQLT recherche lArt avec un grand « A », peut-être déjà lArt Royal. Il est assez drôle de savoir que MQLT choisit lart du pastel car il était incapable de supporter lodeur des huiles et du vernis. En effet, on nous décrit MQLT comme étant un homme de petite taille et de santé fragile. Il sintéresse à tout et Diderot dira de lui : « Cest un rare corps, de théologie, de métaphysique et de politique. Cest un homme franc et vrai ».<o:p></o:p>
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A partir de 1722, MQT ne reviendra jamais à Saint-Quentin ; sauf en 1731, à loccasion du décès de son père. Cette même année, il fera le portrait de VOLTAIRE (qui nétait pas encore Franc-maçon). A force de travail et de courage, il réussit à 33 ans (exactement le 25 mai 1737) à être agrée à lacadémie Royale de peinture. Cette agrégation est pour lui un tournant radical dans sa quête permanente. Cest à cette époque quil fait connaissance des grands artistes du royaume.<o:p></o:p>
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Ceux-ci ne tarirent pas déloges sur la qualité de lhomme et de son travail. La qualité de son oeuvre lui vaut dêtre rapidement reconnu comme un des leurs. En 1746, il deviendra même le directeur de cette Académie Royale. Le 10 mai 1745, il a 41 ans, un logement lui est accordé aux galeries du Louvre parmi les vingt-sept logements attribués aux meilleurs artistes du royaume de France.<o:p></o:p>
En 1750, il devient peintre officiel du Roi de France, qui est alors Louis XV, dit le bien-aimé. <o:p></o:p>
Il en profite pour changer de logement au Louvre et cède le sien à PIGALLE, le sculpteur Franc-maçon, revend une de ses maisons à Mme HELVETIUS. Possédant un appartement à lAcadémie Royale, il le cédera à son ami le peintre GREUZE, également Franc-maçon. <o:p></o:p>
Nous nous apercevons, au vu de ses relations, que MQLT était déjà initié à cette époque, malheureusement, comme je lai déjà dit, aucun document ne situe la date ni le lieu de son initiation.<o:p></o:p>
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Toujours est-il que nous savons quil fréquente assidûment les salons philosophiques et les grands hommes, les grands penseurs du moment qui sont dailleurs presque tous Francs-maçons.<o:p></o:p>
Les salons nétaient pas le creuset unique où notre pastelliste puisait ses connaissances. En effet, confronté de par son travail à des rencontres relativement longues à cause des poses, il en profite pour compléter ses connaissances. Cest ainsi que, pendant ces séances de pose extrêmement longues, il profite des lumières de VOLTAIRE. Des longues conversations avec ses modèles, il se sent complètement impliqué dans la mutation de la société et de la pensée. Il eut la chance dêtre initié à la botanique et à lanatomie par les modèles qui furent BUFFON, LINNE et le naturiste DAUBENTON, tous trois réalisateurs de la « Grande Serre » de Paris. Il profite également du grand historien que fut DACHERY (avec lequel il avait dailleurs fait ses études à Saint-Quentin) pour parfaire ses connaissances en histoire.<o:p></o:p>
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MQLT travaille énormément. Le Roi pose pour lui au lendemain de la bataille de Fontenoy (1748) ; à cette occasion, il lui dira : « Si je suis le Roi, Monsieur de la Tour, vous êtes le prince des pastellistes ! »<o:p></o:p>
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Cette intense activité lui vaudra de « croquer » Mme de Pompadour et tous les Grands du royaume. Lartiste passe parfois auprès de la Cour pour quelquun dinsolent : son caractère entier ne lui permet pas de rester muet devant certaines situations choquantes à ses yeux. Cest ainsi quaprès une assez rude discussion avec le Roi qui lui reprochait de nêtre pas assez patriote et qui lui demanda : «Nêtes-vous pas Français, Monsieur de la Tour ? » Celui-ci répondit : « Majesté, je suis Picard et de Saint-Quentin ! »<o:p></o:p>Cette anecdote mérite dêtre citée car nous nous apercevons que MQLT pense toujours à sa ville natale.<o:p></o:p>
A ce moment, sa cote est au plus haut. Le Roi lui proposera maintes fois de lanoblir, MQLT refusera à plusieurs reprises. Sa réponse était toujours la suivante : « Il ny a quune noblesse, celle du talent et je la possède déjà ! » Il refusera même la distinction suprême accordée par le Roi qui était « lOrdre Royal de Saint-michel » : notre homme avait du caractère !<o:p></o:p>
Signalons au passage que le pastelliste ne signait jamais ses toiles. Etait-ce de la modestie? Nous pouvons en douter, lhomme était assez fier. Peut-être était-ce un message ? Peut-être était-il sur de ne jamais être égalé ? <o:p></o:p>
Il peindra la Reine et le Dauphin en 1748. Il se promet de demander des sommes extravagantes et de faire attendre des années ses modèles. (Mme de Pompadour aurait attendu quatre ans avant de poser !). Il va jusquà demander 48 000 livres pour un portrait (à peu près 1 000 000 F.). Certains diront quil joue avec les riches. Cest à partir de cette date quon le surnomme « Le Magicien ».<o:p></o:p>
Fuyant, dès quil le peut, la Cour, il retourne rapidement auprès de ses amis artistes, savants, écrivains et philosophes afin de sinstruire davantage. Tout ce travail nest pas en sens unique, il donne autant quil reçoit. Cest ainsi, quà la faveur dune rencontre avec dALEMBERT dans une Respectable Loge parisienne, ils décident tous deux de faire un travail en commun. Les théories mécaniques du mouvement de dALEMBERT associées aux lumières de MQLT, permettent aux deux « frères » de participer à la fondation de lencyclopédie en collaborant à loeuvre de DIDEROT (lui aussi Franc-maçon). A cette époque, dALEMBERT fait bâtir une école technique pour la formation en mécanique des jeunes gens pauvres ou abandonnés (celle-ci, installée à Paris, porte encore son nom), la construction de cette école marquera profondément MQLT.<o:p></o:p>
Il est maintenant un homme riche et respecté, il côtoie les riches du royaume. Cette notoriété ne lempêche pas de continuer sa quête et son travail. MONTESQUIEU, MARIVAUX, VOLTAIRE, FONTENELLE, Jean-Jacques ROUSSEAU sont ses amis. Même si MQLT est progressiste, il napprécie pas toujours la causticité de lesprit de DIDEROT à propos des ordres moraux et de la religion. Malgré tout, MQLT fort tolérant à son égard, et sans doute fort admiratif, permettra à DIDEROT dentrer en relation avec les grands savants et philosophes afin de laider dans son oeuvre encyclopédique. Ses sentiments penchent plutôt vers Jean-Jacques ROUSSEAU, lauteur du « Contrat Social », philosophe dun bonheur fondé sur le retour à la nature. Ce même Jean-Jacques ROUSSEAU, ami de MQLT, lui avait présenté, en 1752, une certaine Melle FEL, artiste lyrique. Cette rencontre sera pour les deux artistes un tournant dans leurs vies. Ils ne se quitteront désormais plus jamais.<o:p></o:p>
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MQLT travaille énormément, mais il est inquiet pour son oeuvre. Le pastel, fort délicat, résistera-t-il à lépreuve du temps ? Il se met au travail dans un laboratoire de chimie ou peut-être même dalchimie (qui sait ?) et il trouve le secret du fixatif parfait pour ses pastels. Ce secret, MQLT lemportera avec lui dans la tombe ! Ses tableaux, presque deux cent cinquante ans plus tard, nont pas bougés. Notre homme avait décidément plus dune corde à son arc et nous imaginons létendue de son savoir. Il semble aujourdhui que son fixatif était élaboré à base de colle de poisson et desprit de vin. Comme chaque médaille a sont revers, il abîma et saccagea bon nombre duvre en cherchant le fixatif parfait.<o:p></o:p>
A propos de secret, il livrera le sien à DIDEROT, en parlant de la qualité de ses pastels : « Il ny a dans la nature, ni par conséquent dans lArt, aucun être oisif, mais tout être a dû souffrir plus ou moins de la fatigue de son état et en porte une empreinte. Et le second point est de donner à chacun la juste proportion daltération qui lui convient ! »<o:p></o:p>
Il disait encore : « Mes modèles croient que je ne saisis que les traits de leur visage ; mais je descends au plus profond deux-mêmes à leur insu, et je les emporte tout entiers ».<o:p></o:p>
Sans soccuper de flatter ses modèles, il étudie leurs qualités, leurs défauts, leurs tares, en un mot leur personnalité, et il en marque leur visage. Cest ce qui donne tant de vie à ses oeuvres. Il disait également : « La perfection que je cherche également est au-dessus de lhumanité ! ».Voilà, en partie, un des secrets de MQLT.<o:p></o:p>
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Cette vie fort remplie passe vite, trop vite, et, en 1773, MQLT vit toujours à Paris, mais (est-ce à cause de son âge : 65 ans !) il redonne signe de vie à Saint-Quentin, par lintermédiaire dun nommé Louis-François RIGAUT de la MARINE, Franc-maçon\, originaire lui aussi de Saint-Quentin. MQLT na jamais oublié sa ville. Ce RIGAUT se présente comme le dispensateur de ses fondations à venir. Il peut, de ce fait, gagner la confiance de la loge « lHumanité » à la porte de laquelle il était allé frapper.<o:p></o:p>
Il faut savoir quil existait deux loges à Saint-Quentin en 1773 : la loge « Saint Jean » et la loge « lHumanité ». La seule reconnue par le Grand Orient était la loge « Saint-Jean » (nous remarquons quil existait déjà des différends entre maçons). En effet, celle-ci fut constituée au mois de novembre 1744 et prétendait garder la primauté sur la maçonnerie saint-Quentinoise. En parallèle, la loge « lHumanité » vit le jour en 1773, tout à fait anarchiquement, si je puis dire ! Seulement, la qualité de ses travaux et de son recrutement, en sens profond de la démocratie lui permit de progresser allègrement et rapidement. Tant et si bien quen 1775, le Frère GUILLOTIN déclara son existence illégale. Le F\GUILLOTIN, trop tristement célèbre pour sa sinistre invention, était alors un haut dignitaire de la Franc-maçonnerie. Il était orateur de la « Chambre des provinces » et membre fondateur de la loge « La Française à lOrient de Guise (1774). Pour lanecdote, cest lui qui initia, à Guise, le père de Camille DESMOULINS. Outrepassant sa décision, les Frères de « lHumanité » continuèrent à mener à bien leurs travaux et finirent, le 26 juillet 1775, par bâtir leurs installations officielles (en labsence des Frères de la loge « Saint jean » bien entendu). Il y eut donc deux loges à Saint-Quentin et la concurrence ne fut pas, à mon avis, négative. Il y eut - si je puis dire - émulation.<o:p></o:p>
La loge « Saint-Jean » travaillait au rite ancien alors que la loge « lHumanité » travaillait au rite français.<o:p></o:p>
Revenons à MQLT. Pourquoi envoie-t-il ce RIGAUT en 1773 dans cette loge «lHumanité » ? (qui, rappelons-nous, nest pas régulière). Il semblerait que ce soit pour donner une certaine primauté et un crédit certain à cette loge qui voit le jour et qui semble si efficace !<o:p></o:p>
Lannexion de MQLT à cette loge nest sûrement pas étrangère au fait quelle soit reconnue par le G\ O\en 1775. Pour la petite histoire, les deux loges se sont réconciliées officiellement au banquet de la Saint Jean dété le 5 juillet 1780. MQLT ny fut pas étranger.<o:p></o:p>
Dans les archives du G \O \ (registres darchitecture de lannée 5774 de la R\ L\ « lHumanité »), nous notons le nom de trois Frères :<o:p></o:p>
- le Frère RIGAUT qui deviendra Vénérable Maître et qui administrera le fonds de lécole de dessin ;<o:p></o:p>
- le Frère DELAVAL qui sera professeur de dessin, nommé par MQLT en 1781;<o:p></o:p>
- le Frère MQLT.<o:p></o:p>
En 1774, MQLT était donc membre de la loge (entendons par là quil était à jour de ses capitations car il ne mit jamais les pieds dans le temple). En 1776, MQLT vit toujours dans ses appartements du Louvre, mais, de plus en plus, sinforme de la vie quotidienne à Saint-Quentin par lintermédiaire du fameux RIGAUT. Cest ainsi quil constate que les tourments et les misères, qui lui sont épargnés par la fortune, accablent les ouvriers, les artistes de Saint-Quentin.<o:p></o:p>
Fidèle à son idéal de justice, alors que possédant une grosse fortune, il mettra ses principes en pratique.<o:p></o:p>
Sa première action est de donner 6 000 livres au mayeur de Saint-Quentin pour soulager les artisans (cette somme correspondrait de nos jours à environ 100 000 F.). Craignant que cette décision ne soit injustement répartie et aussi pour en assurer lefficacité, il écrira au mayeur de Saint-Quentin :<o:p></o:p>
« Je regarde tous les hommes comme également Frères et comme Louvrage du Créateur. La différence des opinions religieuses ne doit jamais être un motif dexclusion » ;<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
La même année (en 1776), il interviendra aussi pour aider et soulager les femmes en couches. Pour une somme de 6 000 livres également, il crée une fondation pour lassistance permanente aux accouchées. Les cours étaient dispensés par le nommé Pierre-Jacques RIGAUT, Maître en chirurgie et lieutenant de Monsieur le premier Chirurgien du Roy ». Il sagit du frère de sang du RIGAUT précédemment cité.<o:p></o:p>
Cette fondation avait été également créée « dans lintention que la divine Providence accorde à la Reine de France une heureuse délivrance », il est à noter que cette fondation aidait les femmes en couches à lexception « des filles de mauvaise vie ».<o:p></o:p>
MQLT laisse également une rente de 200 livres pour las artisans vieillis et infirmes. Tout cela, bien évidemment, par lintermédiaire du Frère RIGAUT.<o:p></o:p>
MQLT avait, au cours de sa brillante carrière, souvent entendu CHARDIN, son ami, de lui parler de la grande misère des jeunes gens qui désiraient accéder à la carrière des arts. Il décide alors, se souvenant de la donation de «dALEMBERT », de fonder une école de dessin gratuite pour laquelle il offre spontanément 18 000 livres (360 000 f.) .Ce don ne fut pas sans poser quelques problèmes. En effet, toujours par le F\ RIGAUT, MQLT donne pouvoir à un certain F \DELAVAL pour enseigner le dessin dans lécole. <o:p></o:p>
Cependant, la municipalité voit dun mauvais oeil toutes ces largesses maçonniques se confondant en legs et donations. Elle craint sûrement que la Franc-maçonnerie Saint-Quentinoise lui fasse trop dombre. Cette querelle durera deux ans et finalement tout rentrera dans lordre à force de patience et de ténacité de la part de RIGAUT et de MQLT.<o:p></o:p>
Les statuts de lécole seront approuvés en 1782. Il est bon de préciser que lécole était ouverte à soixante-dix élèves qui devaient être des enfants douvriers, âgés de huit ans accomplis et se destinant aux arts mécaniques et aux différents métiers. Nous retrouvons bien là lhumanisme de MQLT.<o:p></o:p>
Les Frères de « lHumanité », impatients, étaient animés du désir de voir leur célèbre Frère travailler à leurs côtés. Ils caressaient lespoir de voir enfin MQLT sur leurs colonnes. Bientôt, ils sollicitèrent MQLT de leur envoyer son portrait pour orner le temple.<o:p></o:p>
Ils députèrent le Vénérable Maître en exercice, qui était un certain NERET, celui-ci ne ramena de Paris quune gravure fort rare dun illustrissime inconnu (il semble aujourdhui quil sagissait du tableau dun nommé SCHMIDT), accompagnée dune lettre autographe du pastelliste signée « A lOrient de Paris, le 3ème jour du 6ème mois 5781 ».<o:p></o:p>
Ce cadeau parut trop humble pour un temple aussi fastueux que celui de Saint-Quentin !<o:p></o:p>
En 1782, la loge demande au Frère RIGAUT de renouveler la demande auprès de MQLT. Celui-ci revient de Paris avec leffigie de « DE LA TOUR » en buste de plâtre : les Frères de latelier furent bien déçus !<o:p></o:p>
Ils décidèrent, malgré tout, de placer le buste sur le parvis du temple, en face de celui du fondateur de la loge « Saint Jean « nommé SAVALETTE De LANGE (également fondateur de la Respectable Loge « Les amis Réunis »).<o:p></o:p>
Lopération de la loge « lHumanité », qui semble être une opération de séduction, avait échoué. Malgré tout, à la tenue suivante, la loge décidait denvoyer une lettre de remerciements à MQLT et, à cette occasion, elle décide par acclamation que leur illustre Frère soit élevé à la dignité de « Vénérable Honoraire ». La loge lui donnait les honneurs suprêmes en lélevant à la même hauteur que le Vénérable perpétuel et fondateur précédemment cité, « SAVALETTE de LANGE.<o:p></o:p>
MQLT vit toujours avec Melle FEL qui lui est fort dévouée. Cette vie bien remplie le fatigue beaucoup (pour information, il a peint un peu plus de 150 oeuvres en 37 ans!). Il a 78 ans quand lenvie lui prend de monter en aérostat. Il est, en effet, depuis longtemps, en relations étroites avec les frères MONGOLFIER quil avait rencontrés aux cours des tenues de la Respectable Loge «Les Neufs Soeurs » à lOrient\ de Paris. Son entourage sinquiète et prend cette envie comme preuve de sénilité (naurait-il pas dû, au contraire, lanalyser comme preuve dun esprit averti ?).<o:p></o:p>
Toujours est-il quà cette période, son demi-frère, Jean-François de la Tour, accompagné de Melle FEL, décide de ramener MQLT à Saint-Quentin.<o:p></o:p>
Auparavant, MQLT ira, selon sa volonté et accompagné de Melle FEL, se recueillir sur la tombe de Jean-Jacques ROUSSEAU à Ermenonville.<o:p></o:p>
Cest le 21 juin 1784 que lhomme célèbre revient au pays. Les chroniqueurs diront :<o:p></o:p>
«Dans une ville pavoisée et joyeuse, le carillon lançait ses notes les plus joyeuses, le canon tonnait, on entendait les cris de la foule. Une réception digne dun roi, un collège accompagnant la voiture du pastelliste jusquà la rue Vignette : Saint Quentin portait en triomphe lenfant de la ville ».<o:p></o:p>
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MQLT, à la vue de cette liesse, ne cessait de répéter : « Mais quai-je fait pour mériter une telle réception ? »<o:p></o:p>
Nous voyons que sa célébrité était alors énorme.<o:p></o:p>
Nous pourrions penser que, coupé des Grands du Royaume et des fastes de la vie parisienne, MQLT allait se laisser mourir dans sa ville natale. Il nen fut rien. Il continua à oeuvrer avec RIGAUT et DELAVAL pour le bien des Saint Quentinois, tout en restant cloîtré dans son logis, à deux pas du temple (quartier de Remicourt). On ne le vit jamais au temple maçonnique au grand regret des Frères de Saint-Quentin. Etait-ce de la fierté ? Nul ne le saura...Nous savons, néanmoins, que, vers la fin de sa vie, MQLT avait des moments importants dabsence, certains disent quil était atteint de folie. <o:p></o:p>
Il vécut comme cela encore quatre ans et, dans la nuit du 16 au 17 février 1788, après une vie de perfection, après avoir glorifié les arts, les sciences, le travail, les sens et la beauté, le Frère Maurice-Quentin de LA TOUR passa à lOrient Eternel. <o:p></o:p>
Les funérailles furent très simples. MQLT fut inhumé au cimetière Saint-André. Le chevalier Jean-François de la TOUR conduisait le deuil. Pourtant, les Frères de la loge « lHumanité » voulurent rendre solennel hommage à leur Vénérable dhonneur et ils décidèrent, dans leur tenue du 21 février 1788, de rendre un hommage fastueux à leur Frère défunt. Ils ne purent de nouveau faire selon leur désir, lHôtel de Ville jugeant intolérable cette décision. Elle refusa les invitations des maçons et empêcha toute cérémonie dans les locaux publics. En effet, cautionner, était reconnaître et consacrer la primauté de lidéal maçonnique. Enfin, il fut décidé que le 15 mai, un service public aurait lieu à léglise Saint Jean-Baptiste et que loraison funèbre serait prononcée à lHôtel de ville après loffice de léglise.<o:p></o:p>
Nous voyons que la maçonnerie et le pouvoir politique se réclamaient tous deux les propriétaires - si je puis dire - de la mémoire du grand homme. <o:p></o:p>
Pour finir tout le monde y trouva son compte : la loge fit une tenue funèbre ouverte aux seuls Frères de latelier ; le 15 avril 1788, un service chanté eut lieu en léglise Saint Jean pour le repos de lâme du Vénérable Maître dhonneur. Ce fut labbé MAROLLE qui offrit son église et son ministère. Cet abbé était Compagnon maçon et ne savait pas encore quil deviendrait Député de lOrdre du Clergé aux Etats Généraux pour le baillage de Saint Quentin. Quinze jours plus tard, le 2 mai 1788, loraison funèbre eut lieu au balcon de lHôtel de ville et fut déclamée par labbé DUPLAQUET (Prieur dans lOrdre de Malte). Les autorités civiles et religieuses avaient, elles aussi, rendu hommage au grand homme : la place de lHôtel de Ville était noire de monde.<o:p></o:p>
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Il est à noter que Jean-François de LA TOUR ne participa pas du tout aux cérémonies diverses en lhonneur de son demi-frère. Il préféra rentrer à Paris pour suivre les affaires et laisser les deux parties saffronter en vue de « sannexer » le grand homme défunt. Il a agi, à mon sens, avec beaucoup de sagesse.<o:p></o:p>
Néanmoins, il existe une lettre stipulant quil regrette de nêtre présent sur les colonnes. En conclusion de cette lettre, il invoque la raison suivante : « En témoignant à la Respectable Loge son chagrin de ne pouvoir assister à ses travaux, ayant formellement à se plaindre de notre Frère RIGAUT... » Il semble quil nacceptait pas lingérence de RIGAUT dans les fondations et peut-être dans les affaires familiales de MQLT.<o:p></o:p>
Dans les archives du G \O\, datées du 15 avril 5788, nous pouvons lire dans le compte-rendu de la loge : « Les griefs nétant point motivés, il a été décidé quon ne répondrait point au F \ Jean-François de la Tour ».<o:p></o:p>
Il est, à mon avis, fort dommage que la disparition de MQLT ait causé autant de passions et de querelles.<o:p></o:p>
Lhistoire nous renvoie trois ans plus tard. Cest le 15 mai 5791, à 11 heures, en pleine révolution, que fut Célébrée une grand-messe à la Basilique pour le repos de lâme du célèbre citoyen.<o:p></o:p>
Son épitaphe est rédigée en trente-trois lignes, gravées sur une plaque de cuivre, fixée dans la nef ; ses cendres se trouvent au fond de la nef au centre dun carré long, ressemblant étrangement à un temple maçonnique.<o:p></o:p>
Son épitaphe, gravée en trente-trois lignes était la suivante :<o:p></o:p>
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A LA GLOIRE DE DIEU<o:p></o:p>
ET<o:p></o:p>
A LA MEMOIRE<o:p></o:p>
DE QUENTIN DE LA TOUR, <o:p></o:p>
NÉ A SAINT-QUENTIN, le 5 septembre 1704 :<o:p></o:p>
PEINTRE DU ROI,<o:p></o:p>
CONSEILLER DE LACADÉMIE ROYALE<o:p></o:p>
DE PEINTURE<o:p></o:p>
ET DE SCULTURE DE PARIS<o:p></o:p>
ET <o:p></o:p>
HONORAIRE<o:p></o:p>
DE LACADÉMIE DES SCIENCES ET BELLES LETTRES DAMIENS /<o:p></o:p>
BIENFAITEUR<o:p></o:p>
DE CES DEUX ACADÉMIES.<o:p></o:p>
EMULE DE LA NATURE<o:p></o:p>
DANS SES PORTRAITS /<o:p></o:p>
PERE DES ARTS<o:p></o:p>
DANS LÉTABLISSEMENT<o:p></o:p>
DE LÉCOLE ROYALE GRATUITE DE DESSIN<o:p></o:p>
DE CETTE VILLE.<o:p></o:p>
PÈRE DES PAUVRES<o:p></o:p>
DANS SES FONDATIONS<o:p></o:p>
POUR LES PAUVRES FEMMES EN COUCHE<o:p></o:p>
ET<o:p></o:p>
POUR LES PAUVRES VIEUX ARTISANS.<o:p></o:p>
BON PARENT.<o:p></o:p>
BON AMI.<o:p></o:p>
BON CITOYEN.<o:p></o:p>
ESPRIT JUSTE ET ORNÉ.<o:p></o:p>
COEUR DROIT ET GÉNÉREUX.<o:p></o:p>
ORNEMENT ET SOUTIEN DE LHUMANITE.<o:p></o:p>
MORT LE 17 FEVRIER 1788<o:p></o:p>
DANS LA 84ème ANNEE DE SON AGE.<o:p></o:p>
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Deux ans plus tard, en 1793, ses cendres seront jetées au vent de sa bonne ville de Saint-Quentin. Dans certains ouvrages, il est dit que les restes du grand homme furent jetés à la fosse commune, en 1793. Il nen fut rien.<o:p></o:p>
Pour clore cette évocation, il est bon de signaler que Jean-François de LA TOUR était exécuteur testamentaire de son demi-frère. Il avait demandé quà son décès, Maître Constant DULIEGE fasse vendre une partie des pastels peints par Maurice-Quentin de LA TOUR. Il désirait par cela affecter les sommes recueillies à des uvres de bienfaisance.<o:p></o:p>
A sa mort, le 14 mars 1807, la vente des chefs duvre fut tentée mais ne réussit pas. Cest ainsi que notre musée possède un patrimoine inoubliable de 89 pastels, trésor unique, classé monument historique.<o:p></o:p>
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Une statue fut érigée en sur la petite place de Saint-Quentin, celle-ci était luvre du sculpteur Franc-maçon Armand LENGLET. Cette statue et la plaque ne furent pas respectée par les Allemands en 1914 / 1918. Elles furent détruites par ceux-ci Pour en faire des armes.<o:p></o:p>
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Les frères JONCOURT appelèrent la collection de pastels : « Le Panthéon du règne de Louis XV ».<o:p></o:p>
Ce Panthéon du règne de Louis XV est aussi décrit par le comte Maxime De SARS :<o:p></o:p>
« Stupéfiant musée de la vie et de lhumanité dune société. Une singulière impression vous prend, et que nulle autre peinture du passé ne nous a donné ailleurs : toutes ces têtes se tournent comme pour vous voir, tous ces yeux vous regardent, et il vous semble que vous venez déranger dans cette grande salle, où toutes les bouches viennent de se taire, le XVIIIème siècle qui causait ».<o:p></o:p>
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Je vous ai présenté, Vénérable Maître, et vous tous mes Frères et Soeurs en vos grades et qualités, Mesdames, Messieurs, chers Amis, le coté souvent oublié de ce grand Maçon. Jai essayé de ne pas être trop ennuyeux, mais ceut été dommage de méconnaître lhomme qui se cachait derrière lartiste.<o:p></o:p>
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Jai dit.<o:p></o:p>
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SOURCES<o:p></o:p>
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Mémoires de la fédération des Sociétés savantes du département de lAisne (tomes III, IV, VII).<o:p></o:p>
Mémoires de la fédération des Sociétés dhistoire et darchéologie de lAisne (tome VIII).<o:p></o:p>
« Registre darchitecture » de la Loge « lHumanité ».<o:p></o:p>
Petite Histoire de Saint-Quentin : Comte Maxime de SARS.
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