• Jean-Baptiste WILLERMOZ                                                  

    Jean-Baptiste Willermoz le lyonnais reprit avec ardeur le flambeau de don Martinez de Pasqually.

    Il était né le 10 Juillet 1730 à Saint-Claude, en Franche-Comté et vint avec sa famille à Lyon dans sa quinzième année. La famille comptait douze enfants dont il était l'aîné. Un de ses frères était prêtre.

    Après des années d'apprentissage et de travail chez un marchand, on le voit en 1754 s'installer à son compte comme maître fabricant. Il est très catholique pratiquant. En même temps, il entre en Maçonnerie, s'y fait si bien remarquer
    par son zèle, qu'il devient Vénérable en 1752, à 22 ans. II fonde un an après, « La Parfaite Amitié », qui ne manqua pas d'être reconnue par la Grande Loge de France, et s'honora du haut patronage du Grand Maître, le Comte de Clermont.

    A Lyon, de 1753 à 1760, il effectua des créations, prit des initiatives, ouvrit des Sociétés d'occultisme. Il fut nommé Grand Maître de la Mère Loge La Grande Loge des maîtres Réguliers, en 1762 et y demeura en 1763.

    Il correspondait avec Don Pernéty, qui le recommanda au Prieur de l'abbaye bénédictine de Charolles, en Saône-et-Loire, oit il séjourna.

    II faisait de fréquents voyages à Paris, en tant que Chancelier de la Grande Loge de Lyon. En 1763, Vénérable de Loge, Grand Maître, il fonda le Souverain Chapitre des Chevaliers de l'Aigle Noir Rose-croix, un cénacle des plus ésotériques.

    La révélation fut pour lui, lorsqu'en 1767, par ses amis Bacon de la Chevalerie et le marquis de Lusignan, il entra dans la Société créée par don Martinez de Pasqually, qui habitait Bordeaux. Au cours d'une tenue à Versailles, il fut
    admis aux premiers grades, puis confirmé par le Grand Tribunal Souverain des Chevaliers Elus Cohens, qui lui décerna rapidement le titre de Commandeur d'Orient et d'Occident, avec les fonctions d'Inspecteur Général de l'Ordre pour la région lyonnaise, que lui conféra don Martinez, venu de Bordeaux pour cette occasion.

     On lui enseigna les mystères de la magie cérémonielle du Rite. Il officiait en Réau-Croix. On voyait auprès de lui un officier, le chevalier de Grainville. Les opérations commençaient à dix heures du soir, à l'équinoxe, et duraient jusqu'à deux heures du matin : cercles sur le sol, robe blanche drapée d'écharpes, psaumes, litanies, lettres, chiffres, lumières, encens.

    Jean-Baptiste Willermoz s'adonna avec passion aux manifestations théurgiques de l'ordre de don Martinez. Il réussit un important recrutement parmi les membres
    de la Maçonnerie régulière, avec lesquels il rechercha les voies de l'illumination. Parmi eux se distinguait un ecclésiastique de valeur, l'abbé Rozier, connu pour ses études en sciences naturelles. Le martinézisme l'enchanta. Il ne quitta plus Willermoz. L'abbé poussa fort avant les opérations
    pour obtenir la vision des phénomènes mystérieux, qui le rapprochaient de Dieu par la grâce des cercles magiques, leur géométrie mystique, leur arithmétique inspirée.

    Quand le Grand Maître quitta la France pour Saint-Domingue, en mai 1772, il laissait derrière lui le groupe de ses officiers supérieurs Réau-Croix :
    Willermoz, Bacon de la Chevalerie, Saint-Martin, de Serre, d'Hauterive et de Lusignan, auxquels il avait tracé les grandes lignes de la société idéale future.

    Jean-Baptiste Willermoz prit la tête de l'Ordre, s'y consacrant avec ardeur, imbu de la merveilleuse théurgie du mage bordelais trop vite disparu.

    A cette époque, deux faits importants marquèrent son apostolat :

    - d'une part, son projet de rétablir la lignée mystique de l'Ordre du Temple de Jacques de Molay ;

    - d'autre part, son désir de se rapprocher des Allemands qui possédaient des institutions spiritualistes de haute tradition.

    Il entra en relations épistolaires avec le baron de Hund. En mars 1773, il conseilla aux sociétés lyonnaises d'adhérer aux Loges d'Allemagne, dont le bienfaiteur était le duc de Brunswick, nommé Supérieur. En 1774 eut lieu à Lyon
    la réunion du premier Grand Chapitre Provincial de la Province d'Auvergne, à la tête duquel se remarquaient les plus éminents Elus Cohens, les plus vénérables Maçons et de dignes ecclésiastiques, tels que les chanoines lyonnais l'abbé
    Barbier, de Lescoet et l'abbé de Marguolas qui, tous, désiraient entrer dans la « Stricte Observance » et devenir chevaliers Templiers. II fallut dix-sept séances pour procéder aux initiations. Willermoz s'y réserva un rôle de premier plan. Il reçut à genoux le baptême initiatique du Templier, sous le nom de Baptista ab Eremo, Grand Chancelier. Il revêtit le vaste manteau croisé, le baudrier, l'anneau et le cordon. Le prince Ferdinand de Brunswick et le prince Charles de Hesse lui envoyèrent leurs félicitations. Le baron de Hund mourut en 1775.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique